IX - Relations économique

Si l’économie est pour une part fille de la géographie, les liens de la Bavière avec la France sont dans ce domaine a priori ténus. L’absence de frontières – politiques ou naturelles – communes, conjuguée à une géomorphologie et un climat en grande partie identiques, ne plaida pas pour des échanges nourris entre les deux pays.
Mal connus pour le Moyen Âge, ces liens économiques (objet nr. 150) ne paraissent pas très importants à la Renaissance. Soutiens privilégiés de Charles Quint dans la course à l’Empire contre François Ier (1519), les Fugger d’Augsbourg, symboles vivants de la haute finance internationale du temps, n’eurent aucune peine à se ranger contre un pays où ils n’avaient que des intérêts très réduits. De manière générale, les échanges paraissent avoir été essentiellement circonscrits à la sphère des denrées alimentaires. La bière d’une part, le vin rouge de l’autre semblent avoir voyagé d’une contrée à une autre sans qu’il soit possible de donner des ordres de grandeur. De rares articles manufacturés, d’une extrême précision, faisaient l’objet d’importations en France comme ces cordes en laiton pour les clavecins, issus de la prolifique activité de quincaillerie de Nuremberg ou, depuis le XVIIIe siècle, la porcelaine de Nymphenburg.

Au début du XIXe siècle, l’agriculture est cependant encore le principal poste d’exportation d’une Bavière riche, en particulier de céréales. Il est certain cependant que l’administration impériale devait juger suffisamment important le trafic avec la Bavière pour tenter de faire échouer en 1807 un projet d’union commerciale avec l’Italie. Au même moment, les ressources économiques bavaroises justifiaient aux yeux des responsables français l’envoi d’une mission d’exploration industrielle et commerciale en 1810 (mission de Marcel de Serres).

L’ère industrielle vit en effet s’intensifier les échanges entre les deux pays, portant en particulier sur les produits industriels à forte valeur ajoutée. Outre son savoir-faire d’ingénierie indispensable à la construction des ouvrages d’art dont se dotaient les voies de communication bavaroises (ponts, rails, etc.), la France exporta les articles manufacturésde luxe dont Paris devenait la vitrine à l’occasion des Expositions universelles (objet nr. 157) . À l’inverse, la Bavière répondit aux besoins des petits (soldats de plomb de Nuremberg) et des grands bières (objet nr. 158), machines-outils (objet nr. 159) déjà très renommées. Ces points forts, industriels et commerciaux, ne cessèrent plus dès lors, par-delà les conflits mondiaux, de constituer les axes des relations économiques franco-bavaroises.

© 2006, Société Montgelas pour la promotion de la coopération franco-bavaroise (Ass. Loi 1901); München/Paris; ISBN: 3-939395-01-3

Objets 150-159 du Thème IX